Le 30 mars 1778, le public de la Comédie-Française assiste à un événement remarquable : lors de la représentation de la nouvelle tragédie de Voltaire (1694-1778), Irène, le buste du célèbre écrivain est porté sur scène et couronné d’un laurier. Voltaire – dont on lit aujourd’hui surtout les contes philosophiques – est ainsi reconnu comme le plus grand poète dramatique de son siècle ; cette ultime consécration conclut sa grande carrière théâtrale. De son vivant, ses pièces (plus de cinquante !) sont lues et jouées dans toute l’Europe du XVIII^e siècle. Elles doivent leur succès notamment aux innovations de l’auteur, ayant réformé le théâtre français et l’ayant ouvert à de nouveaux sujets.

Dans le cadre de notre cours, après une introduction historique et théorique, nous retracerons ce succès en étudiant quatre pièces (voir ci-dessous), touchant à la tragédie, à la comédie ainsi qu’au drame bourgeois. Nous nous attacherons notamment à comparer ces pièces aussi bien à la doctrine classique qu’aux nouvelles théories dramatiques du XVIII^e siècle. Ainsi, nous tenterons de les resituer dans le discours théorique de l’époque. Il sera, en ce sens, intéressant de découvrir les particularités de la dramaturgie voltairienne ainsi que de se familiariser avec l’engagement et la philosophie de Voltaire. En effet, l’écriture de ses pièces a souvent été pour lui l’occasion de combattre « l’infâme » et de mettre en avant les idées des Lumières. Le théâtre voltairien mérite donc notre attention d’un point de vue littéraire, philosophique et historique.

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