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Louis Aragon - Le Paysan de Paris

Zitate - Quelques citations


Zitate - Quelques citations

Aus - Extrait de "Préface à une mythologie moderne"

Il semble que toute idée ait aujourd'hui dépassé sa phase critique.(L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, p. 703; Folio, p. 9)

Il semble que rien n'ait jamais constitué pour la marche de l'esprit une pierre d'achoppement aussi difficile à éviter que ce sophisme de l'évidence qui flattait une des plus communes façons de penser des hommes. On la rencontre à la base de toute logique. En elle se résout toute preuve que l'homme se donne d'une proposition qu'il énonce. L'homme déduit en se réclamant d'elle. En se réclamant d'elle, il conclut. Et c'est ainsi qu'il s'est fait une vérité changeante, et toujours évidente, de laquelle il se demande vainement pourquoi il n'arrive pas à se contenter.
Or il est un royaume noir, et que les yeux de l'homme évitent, parce que ce paysage ne les flatte point. Cette ombre, de laquelle il prétend se passer pour décrire la lumière, c'est l'erreur avec ses caractères inconnus, l'erreur qui, seule, pourrait témoigner à celui qui l'aurait envisagée pour elle-même, de la fugitive réalité. Mais qui ne saisit que le visage de l'erreur et celui de la vérité ne sauraient avoir des traits différents? L'erreur s'accompagne de certitude. L'erreur s'impose par l'évidence. Et tout ce qui se dit de la vérité, qu'on le dise de l'erreur: on ne se trompera pas davantage. Il n'y aurait pas d'erreur sans le sentiment même de l'évidence. Sans lui on ne s'arrêterait jamais à l'erreur.
(L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, pp. 704-705; Folio, pp. 10-11)

Je suis le ludion de mes sens et du hasard. (L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, p. 705; Folio, p. 12)

Les sens ont enfin établi leur hégémonie sur la terre. Que viendrait désormais faire ici la raison? Raison, raison, ô fantôme abstrait de la veille, déjà je t'avais chassé de mes rêves, me voici au point où ils vont se confondre avec les réalités d'apparence: il n'y a plus de place ici que pour moi. En vain la raison me dénonce la dictature de la sensualité. En vain elle me met en garde contre l'erreur, que voici reine. Entrez, Madame, ceci est mon corps, ceci est votre trône. (L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, p. 706; Folio, p. 12-13)

Cependant la connaissance qui vient de la raison peut-elle un instant s'opposer à la connaissance sensible? (L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, p. 707; Folio, p. 13)

Et pourtant c'est toujours l'imagination seule qui agit. Rien ne peut m'assurer de la réalité, rien ne peut m'assurer que je ne la fonde sur un délire d'interprétation, ni la rigueur d'une logique ni la force d'une sensation. (L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, p. 707; Folio, p. 14)

Au vrai je commence à éprouver en moi la conscience que ni les sens ni la raison ne peuvent, que par un tour d'escamoteur, se concevoir séparés les uns de l'autre, que sans doute ils n'existent que fonctionnellement. [...] La lumière ne se comprend que par l'ombre, et la vérité suppose l'erreur. Ce sont ces contraires mêlés qui peuplent notre vie, qui lui donnent la saveur et l'enivrement. Nous n'existons qu'en fonction de ce conflit, dans la zone où se heurtent le blanc et le noir. Et que m'importe le blanc ou le noir? Ils sont du domaine de la mort.(L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, pp. 707-708; Folio, pp. 14-15)

Je ne veux plus me retenir des erreurs de mes doigts, des erreurs de mes yeux. [...] À toute erreur des sens correspondent d'étranges fleurs de la raison. Admirables jardins des croyances absurdes, des pressentiments, des obsessions et des délires. Là prennent figure des dieux inconnus et changeants. Je contemplerai ces visages de plomb, ces chènevis de l'imagination. Dans vos châteaux de sable que vous êtes belles, colonnes de fumées! Des mythes nouveaux naissent sous chacun de nos pas. Là où l'homme a vécu commence la légende, là où il vit. Je ne veux plus occuper ma pensée que de ces transformations méprisées. Chaque jour se modifie le sentiment moderne de l'existence. Une mythologie se noue et se dénoue. C'est une science de la vie qui n'appartient qu'à ceux qui n'en ont point l'expérience. [...] M'appartient-il encore, j'ai déjà vingt-six ans, de participer à ce miracle? Aurai-je longtemps le sentiment du merveilleux quotidien?(L'OEuvre poétique, t. 1, l. III, p. 708; Folio, p. 15)

Aus - Extrait de "Le passage de l'Opéra"

Aus - Extrait de "Le sentiment de la nature aux Buttes-Chaumont"

Ausgewählte Kapitel - Chapitres choisis





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Letzte Änderung - Dernière mise à jour: 30.01.1997
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