Description |
Le portrait, genre inventé par la peinture et représentant l’individu dans sa particularité, connaît un premier apogée à la Renaissance, au moment de la « découverte de l’homme » (Jules Michelet), de la prise de conscience de l’individu. En littérature, le portrait devient à la mode au XVIIe siècle, sous l’influence de la société précieuse et des moralistes. De fameux exemples se trouvent dans le roman La princesse de Clèves (1679) : Mme de La Fayette pratique l’art du portrait littéraire et elle souligne la valeur du portrait peint. Dans Les Caractères (1688-93) de La Bruyère la représentation du « grand » Pamphile ou du faux dévot Onuphre unit la généralité des vices humains avec les traits individuels d’un personnage historique. À la même époque, le portrait est un jeu apprécié à la cour et dans les salons parisiens et il entre par ce biais de nouveau dans la littérature, comme par exemple dans la galerie de portraits dressés par Célimène dans Le Misanthrope de Molière. C’est surtout le roman du XIXe siècle qui développe un nouvel art du portrait en définissant les personnages selon des critères physiques, psychologiques et sociaux.
Dans notre séminaire nous lirons un choix de portraits de différentes époques. Nous nous intéresserons 1) à la relation entre l’extérieur et l’intérieur de l’homme comme elle est représentée dans ces textes en prenant en considération la physiognomonie, 2) aux aspects sociaux et philosophiques qui influencent la représentation de l’homme, 3) à la fonction que les portraits remplissent dans les différents genres littéraires.
Une collection de portraits sur laquelle se basera le séminaire sera disponible au début du mois d’avril. |
Literature |
Lectures conseillées :
Angela Fabris; Willi Jung, « Einführende Worte zu Geschichte und Poetik des literarischen Porträts », in: id. (ed.), Charakterbilder. Zur Poetik des literarischen Porträts, Göttingen: V&R unipress 2012, pp. 27-37.
Jean-Philippe Miraux, Le portrait littéraire, Paris: Hachette 2003. |