Louis Aragon - Les Adieux - Zitate

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Louis Aragon - Les Adieux et autres poèmes

Zitate - Quelques citations




Zitate - Quelques citations

Aus - Extrait d'"Échardes"

I
	Cesse donc de gémir Rien de plus ridicule
	Qu'un homme qui gémit
	Si ce n'est un homme qui pleure

	II
[...]
	Je me promène avec
	Un grand trou dans mon coeur

	III
	Crois-moi
	Rien ne fait si mal qu'on pense

	IV
	Plus le poème est court
	Plus il entre en la chair

[...]

	XII
	Qui dit J'ai mal
	Oublie les autres

[...]	

	XVII
	La vie est pleine d'échardes
	Elle est pourtant la vie

[...]

Aus - Extrait de "Ni fleurs ni couronnes"

[...]
	Une part avec lui du monde et de moi-même est devenue
	Instrument dépourvu d'usage et pourtant signe avant-coureur
	Mémoire je reviens à ma jeunesse quand je l'ai connu
	Cet homme hors mesure là-haut dans la rue Simon-Dereure
	Où la beauté sans cri des objets lui faisait trembler la main
	Rien plus que lui n'était humble devant les choses familières
[...]
	Braque un dimanche éteint souviens-toi de ce que fut vendredi
	Dans ce double miroir toute une part du monde atteint son terme
	Une part du monde se perd dans ce regard qui s'est perdu
	Cette lumière d'une chambre et rien n'a troublé le silence
	Par un après-midi je ne sais d'où descend l'ombre attendue
	Le temps qui passe met sur tout son immobile violence.

[...]
	Ils ont beau s'en aller qui eurent privilège à voir premiers
	Le spectacle ils ont beau nous quitter peut-être par lassitude
	Et que cela soit Chardin Braque ou Vermeer que vous les nommiez
	Il en revient toujours poursuivre la même longue étude
	Mais nous qui demeurons sans eux aveugles nous les survivants
	Dans ce siècle qui meurt d'un peintre ou d'un poète à chaque halte
	Nos yeux habitués à l'homme en vain dans ce désert de vent
	Cherchent l'après de notre soif la source à présent sous l'asphalte
	Nous nous tenons près des gisants comme des rois déshérités
	Qui rêvent la fête finie à ce qui leur fut un Versailles
[...]

Aus - Extrait de "L'an deux mille n'aura pas lieu"

[...]
	Donnez-moi votre cathédrale où tout sera si ressemblant
	À la rue au vivre ordinaire
	Sous le soleil morcelé des vitraux la roue atroce des vitraux
	Et la lumière est l'écorché dont l'épingle tire les nerfs
	Si ressemblante la douleur d'alors à la douleur moderne
[...]

Aus - Extrait de "À Novomesky"

[...]
	Nous sommes les bergers d'un même Noël toujours lointain de sembler proche
	Nous avons marché marché dans la nuit tournant les yeux vers le sable du ciel
	Et l'étoile était pâle à voir pour ceux qui ne savent dormir
	En route sans cesse en route et qui peut dire jamais s'il
	Y aura paille où s'agenouiller enfin s'il y aura l'enfant la crèche et l'aurore
	Nous ne sommes pas ceux qui portent la prière une fois pour toute
	Écrite et le chant sans arrêt nous monte à tout moment réinventé
	Comptez mes cheveux blancs pour connaître le nombre des nuits sans sommeils

[...]

	Je te salue au crépuscule homme fidèle
	Pour cela seul qui vaut qu'on en parle aujourd'hui
	Nous sommes les bergers je te dis d'une étoile
	De si loin si longtemps et malgré tout suivie
	Nous sommes les bergers de toute notre vie
	Et nos pieds écorchés s'en vont vers d'autres pierres
	Je te salue au milieu du siècle au nom des jours à venir
	Je te salue au nom de ta jeunesse et de la mienne
	Je te salue au nom du poème et de l'eau pure
	Je te salue au nom de l'homme et de la femme
	Je te salue au nom du feu dont nous somms également brûlés
	Je te salue au nom de la douleur et de la flamme
	Je te salue au nom du mal et du bien
	Comme un paysan dans son champ de bleuets et de blé
	
	Nous sommes tous de même à la fin des temps barbares à la fin
	Du mépris De la méprise Du calvaire
	On aura vainement sur la table renversé le vin
	On aura vainement brisé sur la nappe les verres
	Il fallait bien qu'un jour quelqu'un se souvînt
	Et tu vins tu parlas le langage des vers
	Comme tu as soufflé les braises des années vingt
	Comme tu as rendu leur sens et leur parfum
	Aux vocables d'alors surpris de leur puissance
	Effacé de ta main la ride à nos idées
	Et redonné couleur à la blême espérance
[...]

	Pour être demeuré pareil à toi merci

Aus - Extrait de "Hölderlin"

	Je ne t'imiterai point dans ta parole
						ô
	Poète brûlé tes forêts intérieures
	Long incendie incendié sur qui souffle
	Le vent interminable de l'Histoire
[...]
	Je t'appelle à mon secours dans l'épais taillis du siècle
	Donne-moi ta main longtemps pour écouter le silence

[...]

	Hölderlin
			Heureux à son amour celui
	Qui n'a survécu d'
	Une minute
			Heureux
	Le corps démâté démembré disjoint
	Qui n'a pas plus qu'à son amour à soi-même survécu
[...]

	C'est toi c'est lui que je regarde
	Et chaque pli de ta bouche et chaque ride au coin de tes yeux
	Ces obliques blessures de la durée
	C'est moi que je regarde en lui pour mieux
	Me retrouver et comment il se peut
	Que je me fasse en toi lui peu à peu
[...]

	Je n'aurais plus où me souvenir où me perdre
	Hormis toi nul ne sait la beauté noire de ne rien
	Attendre
			À qui parler le langage pur
	Du désespoir
			appris par trop avoir pratiqué l'espérance
[...]

	J'ai fait abandon du bonheur Il s'est assis
	Ailleurs Il attend
			comme un gamin pour la première fois sur les bancs
	De l'école
			Il attend le Christophe inconnu près de la fontaine afin
	D'être porté par son épaule
	Qui traversera la rivière d'un pas géant
[...]
	À quoi bon ma voix si vous la couvrez de tambours
	Et ne sont pas toujours de sang les martyrs
	Celui-là guère n'a besoin de mettre son doigt dans leur plaie
	Qui ne montre pas sa propre blessure
	Il sait
	
	Je dis Il sait
[...]

	Je suis encore assis au seuil de la Barbarie
	Comme un mendiant qui ne tend pas la main
	J'aime le goût amer des cendres
	L'âpre pulpe des poires l'aile impalpable
	Sur moi des oiseaux bas d'orage
	J'aime tout ce qui brille à mes yeux fermés
	De cette grande lueur invisible
	J'aime sans un mot ce qui s'avance à quoi
	Je n'aurai plaisir ni part
	
	Mais un peu de poussière enfin que pousse
	Plus tard

[...]
	Le Mal marche donc premier le Bien le suit sans
	Doute et s'il n'y avait pas d'abord le Mal y
	Aurait-il jamais le Bien
							Je dis donc qu'
	Il n'y a pas d'autre songe que celui du
	Mal et du Bien dans cet ordre de succession
	Ainsi le Mal précède et le Bien après vient 
	Portant dans son coeur en fait de lumière la
	Blessure du Mal

[...]
	 Il est commode assurément de tout expliquer par
	 La folie où commence la folie
 [...]
	 L'inexplicable n'est pas ce que folie explique
	 L'inexplicable c'est que le chapeau ne s'envole pas
	 Quand le vent souffle et que la raison soit si forte
	 Que le chapeau ne s'envole pas
 [...]

	 Qui sera le fou suivant
	 Certaines nuits je m'éveille et je n'ai plus
	 Ma raison
	 		Je dors nu
[...]
 

Aus - Extrait de "L'étreinte"

[...]
	Il y
		avait de cela douze ans quand je vins
	Boulevard Saint-Germain 202 chez Guillaume
	Apollinaire On entendait au loin tousser
	La Bertha

[...]

	Il me disait Que disait-il Il m'a conduit
	En s'excusant Les Picassos sont à la cave
	Excepté
			La main montre le mur où se fait
	L'amour dans la pièce
						à côté
						
	Tout le reste ô baiser baiser perpétuel
	Nuit et jour jour et nuit ce long arrêt d'horloge
	Et la lèvre à la lèvre et le souffle accouplé
	Et la vie au-dessous Réel le lit pourtant
	Biens moins réel que l'instant fixé sur la toile
	N'est qu'un pléonasme à l'étreinte à la durée
	
	La vaste vie un peu toujours le cinéma
	D'alors où le piano d'un petit air pardonne
	Les mots qu'on tait
	[...]

	Ne sommes-nous pas encore au temps du muet
	Un demi-siècle après c'est la même musique
	Même silence dans les squares sur les bancs
	Au coin des rues
					Au ventre sombre des maisons
	Seuls rien qu'eux seuls jamais lassés d'être enlacés
	Tressaillants et tressés dans leurs bras dans leurs jambes

					
Les amants de 1905
Dont soit le plaisir éternel

Aus - Extrait de "Les rendez-vous"

I
Tu m'as quitté par toutes les portes Tu m'as laissé dans tous les déserts Je t'ai cherchée à l'aube et je t'ai perdue à midi Tu n'étais nulle part où j'arrive [...] Tu m'as quitté présente immobile Tu m'as quitté partout tu m'as quitté des yeux Du coeur des songes Tu m'as quitté comme une phrase inachevée Un objet par hasard une chose une chaise Une villégiature à la fin de l'été Une carte-postale dans un tiroir Je suis tombé de toi toute la vie au moindre geste [...]
V
Qui n'aime à douleur peut-on dire il aime [...]
VI
Et ce n'est point aimer que n'aimer à douleur Cette main que je tiens encore elle s'enfuit Tout le bonheur du jour n'annonce que la nuit J'aurai passé comme un voleur [...]
VII
[...] Et nous ne sommes pas allés ensemble à Grenade [...] Je suis mort tant de fois de t'attendre Et tu n'en as jamais pleuré [...] Oh si tu savais seulement comme auprès de toi chaque nuit J'ai chaque nuit appris ce qu'est la solitude [...]
VIII
Ainsi je t'aurai toute la vie attendue Présente absente ailleurs ici proche et lointaine [...] Il est trop tard pour espérer enfin t'atteindre Je n'aurai pas trouvé les mots tout N'aura semblé qu'un murmure un étouffement de cris Je ne t'aurai donné que ce chant avorté de moi-même Tu n'auras pas entendu ni personne Entendu le battement en moi de ce grand oiseau rouge Je n'aurai donc été vers toi qu'une phrase sans fin Il est trop tard et caetera [...]

Aus - Extrait de "Paroles perdues"

[...]

II
L'homme seul est un escalier Nulle part l'homme qui ne mène Et lui demeurent inhumaines Toutes les portes des paliers

L'homme seul a les bras obliques L'oeil impair le souffle rayé Il n'a qu'ailleurs pour oreiller So sommeil est fille publique

L'homme seul a des doigts de vent Ce qu'on lui donne se fait cendre Plaisir même il ne peut rien prendre Que poussière le retrouvant

L'homme seul n'a pas de visage Il n'est que vitre pour la pluie Et les pleurs que l'on voit sur lui Appartiennent au paysage

Il est une lettre égarée Portait-elle une fausse adresse À qui disait-elle Tendresses Quelles mains l'auraient déchirée

III
Il y a trop souvent maldonne Vivre est un jeu malinventé Le printemps passe et pas d'été Voilà que c'est déjà l'automne [...]

VII
Toute science est de nommer Tout langage est de métaphore Mais le vent paroles déflore Et les fait tourner en fumée Toujours excédant leur empire Soleils sur l'extrême occident Me brûlent les mots par dedans De la braise qu'ils int à dire Acteurs l'un de l'autre jaloux Toujours se volant la réplique Ils s'habillent d'un sens oblique Au mépris des feux et des clous Comme masques pris l'un pour l'autre Ou galants au couvert de nuit Choses s'annoncent d'autres bruits Qui dans le lit d'autrui se vautrent Tous les courir sont de tortue D'un oeil crevé toute peinture De nature contre-nature Et de tue-tête chanson tue Aus - Extrait de ""



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Letzte Änderung - Dernière mise à jour: 29.11.97

Les citations destinées à illustrer mon commentaire, à mettre le lecteur "au parfum" et à l'inciter à la lecture de l'ouvrage entier sont faites selon le principe du "fair use".
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