Was ist neu in dieser Ausgabe? - Quoi de neuf dans cette édition? | Das Werk - L'oeuvre | Biographie | Bibliographie | Neuere Publikationen - Publications récentes | Informations | Maison Elsa Triolet - Aragon | Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet | Forum | Des critiques sur Aragon | Fragen und Antworten - Questions et réponses | Der Autor dieser Site - L'auteur de ce site |

Pierre Daix sur Aragon

(1994)

[...]
André Clavel: À propos des rapports entre Aragon et le PC, vous allez beaucoup plus loin qu'en 1975. Vous n'hésitez pas à écrire que le communisme fut "son pire drame"
Pierre Daix: Oui. Parce qu'il s'est senti terriblement floué après avoir cru si fort au communisme: il pensait que cette idéologie allait accoucher d'une société vraiment meilleure, capable de le comprendre et de l'aimer. À ce niveau, il a été extraordinairement sincère.
[...]
Pierre Daix: [...] Je ne veux évidemment pas l'excuser de ses fautes politiques, mais je crois que son vrai visage est ailleurs: dans l'avenir, seuls ses romans et ses poèmes compteront. Le reste tombera dans l'anecdote.
André Clavel:Vingt ans se sont écoulés entre vos deux portraits d'Aragon. Que gagne celui que vous esquissez aujourd'hui?
Pierre Daix: Je crois que ce nouveau portrait accentue la complexité d'Aragon en nous permettant de mieux saisir son déchirement intérieur: nous mesurons désormais à quel point son besoin d'écrire fut lié à ce déchirement-là, à sa volonté farouche de s'en guérir, pour connaître le bonheur. Du coup, l'image de l'Aragon politique perd en densité et laisse apparaître son véritable drame: c'est-à-dire sa terrible solitude, son incapacité à trouver la main fraternelle.
André Clavel: Cette vie si complexe fut "une vie gâchée", écrivez-vous...
Pierre Daix: Je ne parle évidemment pas de l'écrivain, mais de l'homme: il a gâché sa vie parce qu'il n'a pas pu changer la vie et parce qu'il a vu s'effondrer toutes les utopies dont il avait rêvé.
[...]
André Clavel: Quel dernier visage gardez-vous d'Aragon?
Pierre Daix: À la fin de sa vie, il y avait chez lui des moments de lucidité exemplaires et des moments d'absence pathétiques. Il a été très malheureux quand le parti a mis fin à l'aventure des Lettres françaises. Après la mort d'Elsa, en 1970, il se trouva soudain sans confidente, sans complice: il a pourtant eu le courage de survivre.

Pierre Daix, 1994



Zurück zur Liste der Kritiker - Retour à la liste des critiques
Zurück zur Louis Aragon Homepage - Retour à la page d'accueil



Letzte Änderung - Dernière mise à jour: 16.04.97
Copyright © 1997-2002 by Wolfgang Babilas
babilas@uni-muenster.de

This document was created with HomeSite 2.5