LOUIS ARAGON ONLINE

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Louis Aragons Leben
La vie de Louis Aragon


1941


19.01.1941
Gaston Gallimard erwähnt in einem Brief an Aragon den Roman, an dem letzterer gerade schreibt; es handelt sich um den künftigen Aurélien: "Was Ihren neuen Roman betrifft, so werde ich ihn drucken, sobald Sie mir den Text geben." Es ist eine der frühesten Erwähnungen des Romans; wichtig für die Datierung des Werkes.

Dans une lettre à Aragon, Gaston Gallimard fait mention du roman qui est en cours d'écriture et qui sera Aurélien: “Quant à votre roman nouveau, je l’imprimerai dès que vous m’en donnerez le texte.” C'est une des premières mentions de ce roman, importante pour la datation de l'oeuvre. 1

Februar - Février 1941
Über Jean-Pierre Pagès stellt Aragon den Kontakt zum PCF wieder her.

Par l'intermédiaire de Jean-Pierre Pagès, Aragon rétablit le contact avec le PCF. 2

05.03.1941
Gaston Gallimard kündigt für April die Auslieferung von Le Crève-coeur und Les Voyageurs de l'impériale an.

Gaston Gallimard annonce pour le mois d'avril la mise en vente du Crève-coeur et des Voyageurs de l'impériale. 3

08.03.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Aragon gesehen. Er wurde mit der Croix de guerre und der Médaille militaire ausgezeichnet; diese beiden Bänder, die zu dem des Kriegskreuzes 1914-1918 hinzukommen, das er bereits trug, verleihen ihm ein seltsames Knopfloch. Seine ehrenvolle Erwähnung mit der Unterschrift Weygands unterstreicht, daß er neunzehnmal in die feindlichen Linien gegangen ist, um dort Verwundete herauszuholen. 'So', sagt er, 'haben die Kommunisten ihre Bürgerpflicht erfüllt.'
Anläßlich von ich weiß nicht mehr wem erklärt er mir: 'Ich lasse wenige Leute mir die Moral lesen, aber ich verabreiche sie ihnen immer.'
Für Aragon wendet sich das Bulgarien betreffende russische Communiqué weder an Bulgarien noch an Deutschland, sondern an Jugoslawien. Es bedeutet in großen Zügen: 'An dem Tag, an dem ihr die sowjetische Mitarbeit der deutschen Unterdrückung vorzieht, laßt es uns wissen, wir werden kommen.'
Merkwürdigkeit seiner literarischen Geschmäcker. Er mag Bataille... Als ich ihm sage, daß Gide, den er nicht mag, wunderbar schreibt, antwortet er mir: 'Gut schreiben ist weniger wichtig als gute Dinge schreiben.' "

Roger Stéphane note dans son journal: “Vu Aragon. Il a été décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire; ces deux rubans s’ajoutant à celui de la Croix de guerre 1914-1918 qu’il portait déjà lui font une singulière boutonnière. Sa citation, signée Weygand, souligne qu’il est allé dix-neuf fois dans les lignes ennemies pour y rechercher des blessés. ‘C’est ainsi, dit-il, que les communistes ont, eux, accompli leur devoir civique.
À propos de je ne sais plus qui, il me déclare: ‘Je laisse peu de gens me faire la morale, mais je la leur applique toujours.
Pour Aragon, le communiqué russe relatif à la Bulgarie, ne s’adresse ni à la Bulgarie, ni à l’Allemagne, mais à la Yougoslvie. Il signifie, en gros: ‘Le jour où vous préférerez la collaboration soviétique à l’oppression allemande, faites-le nous savoir, nous viendrons.
Singularité de ses goûts littéraires. Il aime Bataille... Comme je lui dis que Gide, qu’il n’aime pas, écrit admirablement, il me répond: ‘Écrire bien importe moins que d’écrire des choses bien.’”4

16.03.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Aragon liest mir zwei sehr schöne Gedichte von sich vor. Er liest sie wunderbar mit seiner gleichförmigen, aber nicht eintönigen Stimme, mit seiner gleichzeitig trockenen und warmherzigen Stimme.
Er erzählt mir Kriegserinnerungen: 'Nein, man wollte mich nicht töten. Nur meinte man, ich hätte etwas wiedergutzumachen, und um diese Wiedergutmachung zu erleichtern, zwang man mich zum Heldentum. Vielleicht dachte man auch: wenn schon jemand umkommen muß, dann wäre es besser, wenn es ein Kommunist statt ein guter Franzose wäre.' Und nach jeder Rückkehr von einem Auftrag fragte man Aragon: 'Freuen Sie sich, daß Sie sich wie ein Held verhalten haben?' Unmöglich darauf mit Nein zu anworten. 'Da Sie ja daran Gefallen haben, werden wir Ihnen die nächste gefährliche Mission anvertrauen.'"

Roger Stéphane note dans son journal: “Aragon me lit deux très beaux poèmes de lui. Il les lit admirablement de sa voix monocorde, mais non monotone, de sa voix à la fois sèche et chaleureuse.
Il me raconte des souvenirs de guerre: ‘Non, on ne voulait pas me tuer. Simplement, on estimait que j’avais quelque chose à racheter, et pour faciliter ce rachat, on m’obligeait à l’héroïsme. Peut-être pensait-on aussi que: mort pour mort, il valait mieux que ce soit un communiste qu’un bon français.’ Et après chaque retour de mission d’Aragon, on l’interrogeait: ‘Êtes-vous content de vous être conduit comme un héros?’ Impossible de répondre non. 'Puisque cela vous plaît, nous vous confierons la prochaine mission dangereuse.’5

März 1941
Erster Kontakt mit Georges Dudach, einem Abgesandten der kommunistischen Parteiführung.

Premier contact avec Georges Dudach, “dépêché de Paris par la direction du PCF".6

16.04.1941
Gaston Gallimard schreibt an Aragon: Les Voyageurs de l’impériale sind "vollständig gesetzt, das Imprimatur kann erteilt werden. [...] Angesichts einiger Bedenken Paulhans bezüglich von Abschnitten, die die Aufmerksamkeit der Zensur auf sich lenken könnten, habe ich Ihren Roman dem Lektor des Cercle de la librairie vorgelegt."

Gaston Gallimard écrit à Aragon: Les Voyageurs de l'impériale sont “entièrement en pages, en bon à tirer. [...] Paulhan ayant quelques hésitations à propos de passages susceptibles d’attirer l’attention de la censure, j’ai soumis votre roman au lecteur du Cercle de la librairie.”7

25.04.1941
Bei Gallimard in Paris erscheint der Lyrikband Le Crève-coeur.

Le recueil de poèmes Le Crève-coeur paraît chez Gallimard à Paris.

23.05.1941
Aragon hat noch kein Exemplar von Le Crève-coeur erhalten.

Aragon n'a pas encore reçu d'exemplaire du Crève-coeur.8

02.06.1941
In einem Brief an Jean et Germaine Paulhan erwähnt Aragon seinen Roman Aurélien.

Dans une lettre adressée à Jean et Germaine Paulhan, Aragon fait mention de son roman Aurélien.9

Mai-Juin 1941
Erscheinen des Artikels “Sur une définition de la poésie” in Poésie 41, no 4, mai-juin 1941.

Parution de l'article “Sur une définition de la poésie” in Poésie 41, no 4, mai-juin 1941.

Juni 1941
In New York erscheint die amerikanische Übersetzung des Romans Les Voyageurs de l'impériale unter dem Titel The Century Was Young. Übersetzerin ist Hannah Josephson. Der Band enthält auch das Gedicht "Vingt ans après".

Parution, à New York, de la traduction américaine du roman Les Voyageurs de l'impériale sous le titre The Century Was Young. La traductrice est Hannah Josephson. Le volume contient aussi le poème "Vingt ans après".

06.06.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Kurzer Besuch bei Aragon, den ich in außerordentlicher Form angetroffen habe.
Er schreibt einen langen Artikel über Chrétien de Troyes, der, wie er meint, am Ursprung einer ganzen ersten europäischen Literatur steht.
Andererseits ist er entzückt von einem Urteil über Delille, das er gerade Stendhal entnommen hat und das er auf Valéry anwenden will. Die Werke von M. Delille sind sehr schön und sehr intelligent, heißt es ungefähr bei Stendhal, aber wenn man den Rußlandfeldzug mitgemacht und wenn man die schmählichen Verhandlungen von 1814 gesehen hat, erscheinen sie ein wenig unnütz.
Ich bedauere, daß ich meine allwöchentlichen Gespräche mit Aragon nicht aufzeichne, bei denen er sich ganz besonders brilliant zeigt. Sein Charme ist umso schwieriger zu beschreiben, als er bei ihm über das Überredungsbedürfnis hinausgeht. Nein: er ist bemerkenswert intelligent und logisch, aber da er seiner Dialektik oft vergangene, unkontrollierbare Fakten als Postulat zugrundelegt, rechnet er mit der Überredungskraft seiner Intonation, um zu überzeugen. Und, kein Zweifel, das gelingt ihm gut."

Roger Stéphane note dans son journal: “Brève visite à Aragon, que j’ai trouvé dans une forme extraordinaire.
Il écrit un long article sur Chrétien de Troyes qui lui paraît être à l’origine de toute une première littérature européenne.
Il est ravi, d’autre part, d’un jugement qu’il vient d’extraire de Stendhal, à propos de Delille, et qu’il veut appliquer à Valéry. Les oeuvres de M. Delille sont très belles et très intelligentes, dit à peu près Stendhal, mais quand on a fait la campagne de Russie et quand on a vu les honteuses tractations de 1814, elles paraissent un peu inutiles.
Je regrette de ne pas noter mes conversations hebdomadaires avec Aragon, au cours desquelles il se montre singulièrement brillant. Son charme est d’autant plus difficile à décrire qu’il dépasse chez lui le besoin de persuasion. Non: il est remarquablement intelligent et logique, mais comme il postule souvent sa dialectique sur des faits passés, incontrôlables, il compte sur la persuasion de son intonation pour convaincre. Et, ma foi, il réussit bien.”10

Juin 1941
Es erscheint der Essay “La leçon de Ribérac ou l’Europe française”.

Parution de l'essai "La leçon de Ribérac ou l'Europe française".

11.06.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Langes Gespräch mit Aragon, dem Claude [Francis] beiwohnt. Aber Claude und ich stellen nur Fragen, auf die Aragon mit wunderbarer Intelligenz und Überzeugungskraft antwortet.
Es geht um die sowjetische Außenpolitik, die wir vom deutsch-russischen Pakt an aufgreifen. Aragon zufolge suchten 1939 die Westmächte, die UdSSR in einen Krieg zu stürzen und sich dabei selbst so wenig wie möglich in Gefahr zu bringen. Zunächst einmal, behauptet er, liegt die Schuld für das Scheitern der Verhandlungen um den Dreierpakt ganz und gar bei Frankreich und England. Alexis Léger habe ihm versichert, daß er diese Verhandlungen nur fortsetze, um der Welt zu beweisen, daß es unmöglich sei, sich mit den Sowjets zu verständigen. Im übrigen sollte dieser Pakt, der für Frankreich eine Waffe gegen Deutschland war, in der Vorstellung der Sowjets für alle offen bleiben, Deutschland inbegriffen, so wie der deutsch-russische Pakt für Frankreich offen blieb. Schließlich fragte drei Tage vor dem Abschluß ihres Paktes mit den Nazis die sowjetische Regierung die polnische Regierung, ob sie im Falle einer Aggression die Rote Armee durchziehen lassen würde. Die negative Antwort der Polen beschleunigte den Abschluß des deutsch-sowjetischen Paktes.
Aragon zufolge hätte die Nichtunterzeichnung dieses Paktes die deutsche Aggression nicht verhindert (1). [(1) In München dagegen hätte der Widerstand der Alliierten Deutschland wahrscheinlich zum Nachgeben gebracht. Aber München wurde unterzeichnet, ohne daß man auch nur daran dachte, Rußland zu konsultieren.] Frankreich und England hätten zur gleichen Zeit wie die UdSSR Deutschland den Krieg erklärt, aber nur die Sowjetunion hätte tatsächlich diesen Krieg geführt. Es wäre, verkleidet hinter einer platonischen Kriegserklärung, zu einer neuen Nichteinmischung gekommen. Die Sowjetunion hätte den ersten deutschen Angriff abbekommen, anstelle der Staaten, die Versailles unterzeichnet hatten und also die Kriegsschuldigen waren.
Jetzt dagegen ist Deutschland vom englischen Widerstand ein wenig zermürbt, Rußland hat seine Rüstung vervollständigt und wertvolle Informationen über die deutschen Kriegsmethoden gewonnen.
Man darf die russische Armee nicht unterschätzen und auf die Propaganda Daladiers hereinfallen, der meinte, sie sei der finnischen unterlegen. Der finnische Krieg hat sich auf einem begrenzten und mächtig verteidigten Raum abgespielt. Zum ersten Male in der modernen Militärgeschichte haben Soldaten eine Befestigungslinie im Sturmangriff genommen (die Deutschen haben die Maginot-Linie nicht genommen). Es war die Rede von der zahlenmäßigen Überlegenheit. Die geographischen Bedingungen (die Kleinheit der Meerenge von Karelien) haben verhindert, daß sie eine Rolle spielte. Im übrigen machten die Russen gar nicht mobil.
Der finnische Krieg erlaubt es Aragon, scharfsinnig daran zu erinnern, daß Daladier ein Expeditionskorps aufstellte, um ein offensichtlich mit Deutschland verbundenes Land zu verteidigen, während wir unsere Verbündeten im Stich gelassen hatten (die Tschechoslowakei, Spanien...).
In einem bestimmten Augenblick spechen wir von der Freiheit und den Freiheiten. Er greift das Wort von Saint-Just auf: "Keine Freiheit(en) für die Feinde der Freiheit." In der UdSSR existiert die wirkliche Freiheit, sagt er, jene, die niemals das Allgemeininteresse aufs Spiel setzt. Es gibt eine Opposition, und sie äußert sich auch. Nach dem Pakt mit Deutschland protestierten zahlreiche russische Intellektuelle. Heute, meint Aragon, haben sie verstanden. Sie haben verstanden, daß die Sowjetunion dank diesem Pakt bis jetzt aus dem Krieg herausgeblieben ist.
Ich muß auch notieren, daß Aragon nichts von seinem Patriotismus verloren hat: Er spricht immer mit Zuneigung von seinem Land; er läßt niemals die Behauptung zu, die französischen Soldaten hätten sich nicht geschlagen ('Man hat sie preisgegeben', versichert er)."

Roger Stéphane note dans son journal: “Longue conversation avec Aragon, à laquelle assiste Claude [Francis]. Mais Claude et moi ne faisons que poser des questions auxquelles Aragon répond avec une intelligence et une force de persuasion admirables.
Il s’agit de la politique étrangère soviétique, que nous reprenons à partir du pacte germano-russe. D’après Aragon, les puissances occidentales cherchaient en 1939 à précipiter l’U.R.S.S. dans la guerre, en s’y compromettant elles-mêmes le moins possible. Tout d’abord, affirme-t-il, l’échec des pourparlers du pacte à trois incombe pleinement à la France et à l’Angleterre. Alexis Léger lui aurait affirmé qu’il ne poursuivait ces négotiations que pour prouver au monde qu’il était impossible de s’entendre avec les Soviets. Par ailleurs, ce pacte, qui pour la France était une arme contre l’Allemagne, dans l’esprit des Soviets devait rester ouvert à tous, l’Allemagne y compris, comme le pacte germano-russe restait ouvert à la France. Enfin, trois jours avant la conclusion de son pacte avec les nazis, le gouvernement soviétique a demandé au gouvernement polonais si en cas d’agression, il laisserait passer l’armée rouge. La réponse négative des Polonais hâta la conclusion du pacte germano-russe.
D’après Aragon, la non-signature de ce pacte n’eût pas empêché l’agression allemande (1). [(1) À Munich, par contre, la résistance des alliés eût sans doute fait fléchir l’Allemagne. Mais Munich fut signé sans que l’on songeât même à consulter la Russie.] La France et l’Angleterre auraient, en même temps que l’U.R.S.S., déclaré la guerre à l’Allemagne, mais seule, l’Union Soviétique eût fait cette guerre. Une nouvelle non-intervention, déguisée derrière une platonique déclaration de guerre, serait née. L’U.R.S.S. aurait supporté le premier choc allemand, aux lieux et place des états signataires de Versailles, donc responsables de la guerre.
Maintenant, par contre l’Allemagne est un peu usée par la Résistance anglaise, la Russie a complété son armement et a tiré des enseignements précieux sur les méthodes de guerre allemandes.
Il ne faut pas sous-estimer l’armée russe et tomber dans la propagande de Daladier qui l’estimait inférieure à l’armée finlandaise. La guerre de Finlande s’est déroulée sur un espace limité et puissamment défendu. Pour la première fois dans l’histoire militaire moderne, des soldats ont pris d’assaut une ligne fortifiée (les Allemands n’ont pas pris la ligne Maginot). On a parlé de la supériorité numérique. Les conditions géographiques (l’exiguité de l’isthme de Carélie) l’empêchèrent de jouer. Par ailleurs, les Russes ne mobilisèrent pas.
La guerre de Finlande permet à Aragon de rappeler avec pertinence que Daladier constitua un corps expéditionnaire pour défendre un pays évidemment lié à l’Allemagne, alors que nous avions abandonné nos alliés (Tchécoslovaquie, Espagne, etc...).
Nous parlons à un moment donné de la liberté, et des libertés. Il reprend le mot de Saint-Just: ‘Pas de liberté(s) pour les ennemis de la liberté.’ En U.R.S.S. existe la véritable liberté, dit-il, celle qui ne met jamais en jeu l’intérêt général. Il y a une opposition, et elle s’exprime. Au lendemain du pacte avec l’Allemagne, de nombreux intellectuels russes protestèrent. Aujourd’hui, pense Aragon, ils ont compris. Ils ont compris que, grâce à ce pacte, l’Union Soviétique est restée jusqu’à présent en dehors de la guerre.
Je dois aussi noter qu’Aragon n’a rien perdu de son patriotisme: il parle toujours avec affection de son pays; il ne laisse jamais dire que les soldats français ne se sont pas battus (‘On les a livrés’, affirme-t-il).”11

22.06.1941
Deutscher Angriff auf die Sowjetunion.

L'Allemagne attaque l'Union soviétique.

26.06.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Aragon gesehen. Sichtbar bewegt vom deutsch-russischen Krieg. Er evoziert die in den Moskauer Untergrundbahnen zusammengepferchten Kinder. Elsa Triolet sagt den wunderbaren Satz: 'Sie können nicht wissen, was dieser Krieg für uns bedeutet. Alles roch dort noch nach frischer Farbe...'"

Roger Stéphane note dans son journal: “Vu Aragon. Visiblement ému par la guerre germano-russe. Il évoque les enfants parqués dans les métros de Moscou. Elsa Triolet dit cette phrase admirable: ‘Vous ne pouvez savoir ce que représente cette guerre pour nous. Là-bas tout sentait encore la peinture...’”.12

Nach dem 26.06.1941 - Après le 26.06.1941
Aragon und Elsa wollen sich nach Paris begeben. Geführt von Georges Dudach, werden sie beim Versuch, heimlich die Demarkationslinie, die die besetzte von der unbesetzten Zone Frankreichs trennt, zu überschreiten, von deutschen Kräften festgenommen und in einer Kaserne in Tours festgehalten. "Nach dem 14. Juli freigelassen, erreichten sie Paris, wo sie zusammen mit Paulhan und Jacques Decour zur Organisation des Comité National des Écrivains [...] und zur Vorbereitung der clandestinen Lettres françaises beitrugen (Henri Matisse, roman, t. I, p. 34)". Gespräche mit Maïe und Georges Politzer, Édouard Pignon, Danielle Casanova. Das Paar wohnt in Boulogne-sur-Seine im Atelier des Bildhauers Jacques Lipchitz, der in die USA emigriert war.

Aragon et Elsa veulent se rendre à Paris. Guidés par Georges Dudach, ils tentent de franchir clandestinement la ligne de démarcation qui sépare la zone occupée de la zone non-occupée. Près de La Haye-Descartes ils sont arrêtés par les forces allemandes et sont gardés dans une caserne de Tours. “Libérés après le 14 juillet, ils gagnèrent Paris, où ils contribuèrent, avec Paulhan et Jacques Decour, à l’organisation du Comité National des Écrivains [...] et à la préparation des Lettres françaises clandestines (Henri Matisse, roman, t. I, p. 34).”13 Conversations avec Maïe et Georges Politzer, Édouard Pignon, Danielle Casanova. Le couple habite à Boulogne-sur-Seine dans l'atelier du sculpteur Jacques Lipchitz, émigré aux États-Unis.14

31.07.1941
Aragons Ehrenvolle Erwähnung auf Brigadeebene wird nach Revision im "Journal Officiel" bestätigt.

La “Citation [à l’ordre de la Brigade]" est "confirmée après révision à l’Officiel du 31 juillet 1941.” (Lettre de Louis Aragon à Jean et Germaine Paulhan, datée du 17.10.1941).15

17.08.1941
Auf der Rückkehr aus Paris machen Aragon und Elsa Station bei Pierre Seghers, Les Angles, par Villeneuve-lès-Avignon (Département Gard).

Au retour de Paris, Aragon et Elsa s’arrêtent chez Pierre Seghers, Les Angles, par Villeneuve-lès-Avignon, Gard).16

01.10.1941
Pierre Drieu la Rochelle veröffentlicht in der N.R.F. einen heftigen Artikel gegen seinen ehemaligen Freund Aragon.

Pierre Drieu la Rochelle publie dans la N.R.F. un article violent contre son ancien ami Aragon.

18.10.1941
Nachdruck des Artikels Drieus in der faschistischen Wochenzeitung L’Émancipation nationale. (Die Nummer trägt irrtümlich das Datum vom 11.10.1941.)

Réimpression de l'article de Drieu dans le journal hebdomadaire fasciste L'Émancipation nationale. (Le numéro est, par erreur, daté du 11.10.1941.)

23.10.1941
Aragon schreibt an Jean und Germaine Paulhan: "Ich habe mich, die Lyrik beiseite lassend, wieder in 'Aurélien' versenkt, der unerwartete Ausweitungen erfährt."

Aragon écrit à Jean et Germaine Paulhan: “Je me suis, délaissant la poésie, replongé dans ‘Aurélien’ qui connaît des développements inattendus.17

01.11.1941
Aragon und Elsa ziehen innerhalb von Nizza um. Ihre neue Adresse: 16, cité du Parc, Nice.

Aragon et Elsa changent de logement dans la ville de Nice; leur nouvelle adresse: 16, cité du Parc, Nice.

19.11.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Heimgekehrt, um mit Aragon, den ich seit mehreren Monaten nicht gesehen hatte, zu Abend zu essen. Im - exzellenten - Restaurant von den Artikeln Gides gesprochen, die er mißbilligt."

Roger Stéphane note dans son journal: "Rentré pour dîner avec Aragon, que je n'avais pas vu depuis plusieurs mois. Au restaurant - excellent - parlé des articles de Gide qu'il désapprouve."18

06.12.1941
Brief Gaston Gallimards an Aragon über Les Voyageurs de l’impériale: "[Das Buch] ist fertig. Ich warte nur auf den günstigen Augenblick, um es auszuliefern. Im Einverständnis mit Jean [Paulhan] schien es mir, es könnte einige Widrigkeiten geben, wenn man es in den letzten zwei Monaten herausbrächte. Eine Zurückziehung wäre, weil wahrscheinlich unwiderruflich, ärgerlicher als das Warten." Und über Aurélien: "Wann werden Sie Ihr nächstes Buch beendet haben?".

Lettre de Gaston Gallimard à Aragon au sujet des Voyageurs de l'impériale: “Il est prêt. Je n’attends que le moment favorable pour le mettre en vente. D’accord avec Jean [Paulhan], il m’a semblé qu’il y aurait quelques inconvénients à le sortir ces deux derniers mois. Le retrait, parce que sans doute sans appel, serait plus fâcheux que l’attente.” Et à propos d'Aurélien: “Quand aurez-vous terminé votre prochain livre?”19

08.12.1941
Aragon hat noch keine Rezensions-Exemplare von Le Crève-coeur erhalten und mußte 600 Francs aus eigener Tasche für die notwendigen Sendungen ausgeben. Über Aurélien bemerkt er: "'Aurélien' ist auf gutem Wege."

Lettre à Jean et Germaine Paulhan: “Je n’ai toujours pas reçu les exemplaires de presse et ai dû débourser six cents francs pour les envois indispensables.” Et à propos d'Aurélien il remarque: “‘Aurélien’ est en bonne voie.20

10.12.1941
Roger Stéphane notiert in seinem Tagebuch: "Erstaunlicher Tag - erstaunlicher Abend. Claude und ich hatten um 4 Uhr im 'Christie's' eine Verabredung mit Aragon, der pünktlich war. Unterhielten uns zwei Stunden lang mit ihm über dies und das. Er las uns das große Gedicht 'Made in France'21 vor, das Cl. meiner Meinung nach zu unrecht nicht mag: es ist reich, mächtig und enthält ausgezeichnete Verse. Er gibt uns hervorragende Ratschläge für 'die zwanzig französischen Romane' [Anmerkung R. Stéphanes: 'Ich plante damals, fünfundzwanzig Schriftsteller zu bitten, mir rund zehn Seiten über ihren französischen Lieblingsroman zu schreiben.']: er selbst wird Gil Blas nehmen und schlägt René für Montherlant, einen Zola für Gide, À Vau l'Eau für Sartre, Bel Ami für Cocteau, einen Barbey d'Aurevilly für E. Mounier vor.
Während dieses Gesprächs war Malraux hereingekommen und hatte gleich wieder den Raum verlassen, um Aragon aus dem Weg zu gehen. Ihm schloß sich alsbald R. Martin du Gard an, der direkt in den Saal neben uns ging. Ich fürchte, daß Aragon und Malraux mir böse sind, weil ich in ihrem Streit nicht Partei ergreife.
Um sechs Uhr 45 gehen Claude und ich Gide abholen, mit dem wir zu Abend essen sollen. Wir warten einige Augenblicke auf ihn, und sobald er im Hotel Adriatic ankommt, nehmen wir ihn ins Chanteclair mit. [...]
Bei Tische sprechen wir über die poetische Produktion, die insgesamt scheußlich ist. Gewiß gibt es hervorragende Dichter (wie Aragon, Audiberti, Éluard), aber sie sind selten. Die Erholung Aragons - die poetische, versteht sich - freut ihn und er spricht darüber in seiner nächsten Chronik im Figaro."

Roger Stéphane note dans son journal: "Étonnante journée - étonnante soirée. À 4 heures, nous avions rendez-vous, Claude et moi, au 'Christie's' [ à Nice] avec Aragon qui est exact. Parlé à bâtons rompus pendant 2 heures avec lui. Nous relit le grand poème 'Made in France'21, que Cl. a tort, à mon sens, de ne point aimer: riche, puissant et contenant d'excellents vers. Il nous donne d'excellents conseils pour 'les vingt romans français' [Note de R. Stéphane: "Je proposais à l'époque de demander à vingt-cinq écrivains de m'écrire une dizaine de pages sur le roman français qu'ils préféraient."]: il prendra Gil Blas et propose René pour Montherlant, un Zola pour Gide, À Vau l'Eau pour Sartre, Bel Ami pour Cocteau, un Barbey d'Aurevilly pour E. Mounier.
Pendant cette conversation, Malraux était entré et promptement sorti de la pièce pour éviter Aragon. Il fut bientôt rejoint par R. Martin du Gard, qui alla directement dans la salle adjacente à la nôtre. Je crains qu'Aragon et Malraux m'en veuillent de ne pas prendre parti dans leur brouille.
À six heures 45, nous allons, Claude et moi, rejoinfre Gide avec qui nous devons dîner. Nous l'attendons quelques instants, et dès son arrivée à l'hôtel Adriatic, nous l'emmenons à Chanteclair. [...].
À table, nous parlons de la production poétique, dans l'ensemble exécrable. Il y a certes d'excellents poètes (tels Aragon, Audiberti, Éluard), mais ils sont rares. Le rétablissement d'Aragon - poétique, il s'entend - lui fait plaisir et il en parle dans sa prochaine chronique du Figaro."22


Fußnoten - Notes

1Leuilliot, p. 113, note 1.

2 É. Ruiz, p. 138.

3 Leuilliot, p. 111, note 3.

4 Roger Stéphane, p. 59.

5Roger Stéphane, p. 59.

6 É. Ruiz, p. 138.

7 Leuilliot, p. 111, note2.

8 Lettre à Jean et Germaine Paulhan, Leuilliot, p. 111.

9 Leuilliot, p. 113.

10 Roger Stéphane, p. 66-67.

11 Roger Stéphane, p. 68-69.

12 Roger Stéphane, p. 71.

13 Leuilliot, p. 114, note 1.

14 É. Ruiz, p. 139.

15 Leuilliot, p. 116.

16 Leuilliot, p. 114, note 1.

17 Leuilliot, p. 118.

18 Roger Stéphane, p. 93. Es handelt sich um Gides Artikelserie "Interviews imaginaires", die im Figaro erschien. - Il s'agit de la série d'articles intitulée Interviews imaginaires qui parut au Figaro.

19 Leuilliot, p. 122.

20 Leuilliot, p. 122-123.

21 Dieses Gedicht wird schließlich den Titel "Plus belle que les larmes" bekommen; es erscheint in Tunis-Soir (10.01.1942), in Curieux (13.02.1942) und wird in den Band Les Yeux d'Elsa (15.03.1942) aufgenommen.
Ce poème sera finalement intitulé "Plus belle que les larmes", il paraîtra dans Tunis-Soir (10.01.1942), dans Curieux (13.02.1942) et sera repris dans le recueil Les Yeux d'Elsa (15.03.1942).

22 Roger Stéphane, p. 93-94.





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